Dans son testament politique, François Mitterrand au bord de la mort écrivait : « La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort… apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort! »

Si l’ancien président socialiste évoquait déjà en 1996 la guerre économique. Aujourd’hui, alors que la sécurité d’un pays se mesure davantage en emplois sauvés et en domination économique qu’en victoire sur les champs de bataille, le concept de guerre économique fait son chemin dans les esprits.

La guerre économique c’est quoi ?

Fondamentalement, comme l’explique Christian HARBULOT, directeur de l’école de guerre économique, c’est « comment des hommes vont développer des moyens pour survivre et comment d’autres vont leur prendre». Appliqué à nos sociétés contemporaines mondialisées, il s’agit d’un conflit entre économies concurrentes. Dans le jeu des échanges internationaux, d’où sortiront un gagnant et un perdant. Étendu aux entreprises – qui se veulent chaque jour plus indépendantes des États – la guerre économique peut également se définir comme une concurrence exacerbée rythmée de pratiques agressives comme le dumping, le lobbying, la normalisation, la contrefaçon concurrentielle, la guerre de l’information, voire même l’espionnage industriel.

Jonathan SCHELCHER

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