Je vais vous parler dans cet article de MEMEX, le moteur de recherche du deepweb de l’armée américaine ainsi que du site Darknetstats. Mais je vais commencer par une petite introduction sur ce qu’est le Deepweb.

Sous licence CC BY-SA 4.0. Crédit : Aliqismet Aliyev

Qu’est ce que le Deepweb ?

Le Deepweb (ou web profond) est une partie de l’Internet qui n’est pas accessible avec les moteurs de recherche classique. Pour plusieurs raisons les sites du Deepweb ne sont pas accessibles par ces moteurs de recherches: soit il ne sont pas référencés volontairement, soit ils ne sont pas accessibles par les robots de moteurs de recherches pour d’autres raisons (les forums ou les bases de données par exemple sont difficiles à référencer).

Théoriquement dans ces cas, le robot du moteur de recherche ne référencera pas les pages ou le site et pour l’Internet mondial le site n’existera pas (ou du moins ne sera pas visible).

Le Deepweb renferme également une partie d’activités illégale qui s’appelle le Darknet ou Darkweb

MEMEX, moteur de recherche bodybuildé du Deepweb

MEMEX est developé par la DARPA (Department of défense) des Etats-Unis. L’enjeu pour MEMEX va être de répertorié les sites qui n’ont pas le fichier robots.txt qui permet habituellement aux moteurs de recherche d’indexer un site web.

Le but du projet serait de renforcer la lutte contre les trafics mondiaux (trafic de biens, trafic de drogue, trafic d’êtres humains), mais sous cette couverture pourrait se trouver l’idée d’une surveillance de masse. Ce ne serait pas la première fois que les services de renseignements US développerait des outils de surveillance de masse.

D’après un article paru sur le site Affordance.info (source en bas de page) les grandes lignes du projet MEMEX seraient :

  • la baseline du projet se résume à la formule suivante : « comment rendre visible l’invisible »
  • il passerait outre les instructions du fichier robots.txt
  • il indexerait les sites « hors-réseau » comme ceux du réseau TOR
  • il indexerait également les « publicités » et autres « annonces sexuelles » (= les pages habituellement exclues de l’index de Google) pour en tirer des données d’usage géolocalisées (pour – par exemple – répondre à la question « qui a regardé des publicités pour des escorts girls et dans quelle ville ? » ou « qui cherche une Milf Anal Interracial au Texas »)
  • il disposerait de fonctionnalités très puissantes liées à la reconnaissance d’images (de « patterns » – motifs plus exactement), probablement en lien avec – notamment – des technologies de reconnaissance faciale
  • il irait également fouiller dans le Dark Web mais aussi dans les protocoles du Dark Net.
  • il intégrerait un module de visualisation en graphe (un peu à la manière de Gephi) et serait capable de représenter sur le même graphe à la fois des pages web mais aussi les numéros de téléphone ou emails des utilisateurs les ayant consulté
  • il ne serait pas du tout en lien avec la NSA (bon là d’accord c’est assez peu crédible, d’autant que parmi les 17 partenaires connus du projet – dont bon nombre d’universités – on trouve Sotera Defense Solutions, un des fournisseurs officiels de technologie de la NSA, cette société ayant, sur le projet Memex, fourni le logiciel assurant la partie « navigateur »)
  • le projet restera en phase « bêta » pendant 2 ans avant d’être – peut-être – partiellement ouvert au (grand ?) public
  • le développeur principal en charge du projet est Christopher White, spécialiste du Big Data et cheville ouvrière de « l’Open Governement » de l’ère Obama.
  • le tout pour un budget estimé entre 10 et 20 millions de dollars.

Au coeur du Darknet avec Darknetstats

Pour visiter les tréfonds du web, je vous conseille de faire un tour sur le site Darknetstats qui contient les dernières infos en matière de Darkweb.

On y retrouve pêle-mêle des informations sur des arrestations dans le cadre de trafics en tout genre (drogue, arme à feux).

Plus étonnant encore, on y trouve également la liste des différents marchés (markets) avec une petite description de chaque market, le niveau de sécurité, les commissions, les produits proposés presque autant d’informations qu’une société côtée en Bourse.

On retrouve même une section « scam market » qui répertorie les markets ayant arnaqués des clients (à éviter donc).

Le mieux est encore d’aller faire un tour sur le site pour s’en rendre compte.

Attention les liens vers le Darkweb sont en .onion, il faudra donc veiller à utiliser TOR pour y acceder.

Cet article est uniquement à des fins d’informations, faites attentions si vous allez sur des sites du Darkweb, n’achetez rien sous peine de voir la douane débarquer chez vous !

Sources:

DeepwebMemex

Darkweb

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